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LA MAISON DU SEXE DE SAINT  SAUVEUR
roman érotique et humoristique
dès le 7 Avril 2015
il est diffusé sur un autre blog
à cause de son carractère érotique

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premier épisode

-I-

La part de l’ombre, chez un individu ou un groupe de personnes ou bien encore dans la société en générale, est ce qui n’a pas été intégré dans la vie puis « refoulé » ou « non développé » L’ombre est active dans ce refoulement inconscient, lequel agit à notre insu, responsable de nos actes manqués. Ce que la société impose d’accomplir et dont nous rejetons ce qui semble désagréable. Tout ce qui est rejeté s’imprime au plus profond de notre inconscient. Ce qui est réprimé, s’imprime ! «et comme un boomerang tout ce qui est imprimé cherche sans cesse à s’exprimer ! »

Ce que nous avons refoulé cherche à être reconnu, en prenant parfois la forme d’un rêve ou d’un cauchemar quand la conscience dort. Ce que nous ne voulons pas reconnaître de soi, va apparaître chez l’autre. Nous projetons sans cesse nos défauts, « nos bêtes noires », tous nos aspects non assumés. L’ombre tente à chaque instant d’entrer dans la lumière, de se faire entendre, d’être reconnue. Quand le sommet du refoulement est atteint ( la coupe est pleine ) Alors une violence physique ou verbale peut se déverser sur autrui ou sur soi même. Ne sous-estimons pas la projection de l’ombre allant des petites disputes quotidiennes entres individus jusqu’aux conflits mondiaux. Les coutumes, les croyances, la sacro-sainte opinion publique, l’église, la politique, etc. Tous ces corps constitués qui forment la société, pleins d’actes, de pensées, sujets à pression continue et contenue en soi ; véritable bombe à retardement qui, un jour ou l’autre, explose !

Ainsi en son temps, les juifs étaient la cause du malheur du monde. Puis les arabes, les noirs, les émigrés. Le sida ! c’est la faute des homosexuels ? L’être humain qui ne veut pas reconnaître cette part d’ombre qui est en lui, trouvera toujours un bouc émissaire responsable de ses propres malheurs. Prendre le temps de regarder en face ce que l’on n’a pas pu exprimer de soi-même ; voilà la solution. Accepter d’être la cause qui produit l’effet. Il y a des clichés qui ont la vie dure. Prenez par exemple les campagnes qui se vident inexorablement ; les ruraux qui y vivent sont, dans l’imaginaire des urbains de la région parisienne, des angoissés devant l’échéance de se retrouver seuls un jour. Alors, sans nul doute, qu’ils accueillent favorablement tous ceux et celles qui viennent avec de nombreux enfants repeupler les campagnes, non ? Image d’Epinal ! Ceux qui s’expatrient de la ville risquent d’être déçus. S’il fait bon vivre à l’air pur au milieu des forets, parfois des pesanteurs grippent le mécanisme de la convivialité entre natifs des campagnes et émigrés des villes. Très vite la déception est aussi intense que le bonheur espéré. Les villages dépeuplés n’existent pas, tout au moins tels que l’imaginent les citadins. Partout il y a de la vie, elle s’adapte aux circonstances. Il faut apprendre à connaître l’autre, avec ses différences qui sont autant de murs à abattre. Les uns arrivent comme sur un territoire conquis d’avance ; les autres se referment dans leur coquille et le dialogue dérape avant de s’installer. Les uns développent une image d’eux-mêmes mal perçue ; les autres inventent des histoires sur la vie des nouveaux très éloignées de la réalité.

Cette réalité sous le soleil n’est pas visible, car la lumière aveugle. L’ombre s’étale et se nourrit de cet aveuglement. La part de l’ombre dans l’inconscient collectif est plus grande, plus importante, que la lumière de la vérité à cause de ces clichés en prêt-à-porter véhiculés par les médias, vecteurs puissants de l’opinion publique. Le contexte de l’actualité, associé aux croyances individuelles, alimentent fortement ces peurs. Se comprendre est un acte d’amour, mais comment aimer l’autre quand on ne s’aime pas soi-même ?

- II –

1997-

« Le ciel bas et lourd planait comme un couvercle ». Le gris des nuages se mêlait à nos humeurs en ce mois d’avril sec. La pluie n’avait plus fait son apparition depuis l’automne dernier. La terre craquelait déjà, comme assoiffée, ne laissant pousser que les mauvaises herbes dans le potager déshydraté. Un an déjà s’était écoulé depuis mon départ de la région parisienne, installé dans ce coin du Loiret, isolé et entouré de forêts, de prairies et d’étangs. Ma tête bourrée de projets, je m’accomplissais dans la rénovation des immenses bâtiments de l’ancienne ferme de la barre ; laquelle ne demandait qu’à revivre. Très vite, les premiers mois, je m’étais entouré de mes amis, qui pour quelques jours, fuyant Paris, venaient changer d’air. Moyennant en échange du gîte et du couvert, un coup de main aux différents travaux. Puis ce fut l’idée d’offrir à des personnes ayant des difficultés matérielles, des SDF., un hébergement, nourriture comprise, en échange d’une participation active et bénévole. L’occasion d’une motivation pour eux, la possibilité d’être utile et non assisté. Ils m’étaient envoyés par une section du secours populaire de la région parisienne. Ne connaissant rien de leur histoire personnelle, sauf ce qu’ils voulaient bien m’en dire eux-mêmes.

Pour la plupart, des hommes entre trente et quarante ans, sans famille, sans profession, au chômage depuis longtemps. Certains repartaient très vite à Paris, après de courts séjours, l’isolement du lieu avec le bourg et ses bistrots à trois kilomètres, à pied, étant facteur de découragement et d’une sensation de solitude.

Le village d’Ouzouer sur Trézée est blotti en partie au creux d’un vallon en bordure du canal de Briare. Le soir, pendant la période estivale, son petit port de plaisance est illuminé, donnant sur la place du marché qui a lieu chaque dimanche à proximité de la mairie et de la salle des fêtes. Le clocher de l’église domine comme il se doit l’ensemble du bourg, qui compte environ mille deux cents âmes L’esprit du lieu n’est pas différent des autres villages. Partout dans cette France profonde des campagnes, les natifs, ceux qui sont restés au pays pour y travailler se sentent colonisés par les citadins. Les uns imaginent des scénarios sur la vie des autres, sans qu’aucun n’en vérifie la véracité. L’imaginaire se développe, même si vous expliquez la raison qui vous a pousser à venir vous installer dans cette région, alors que vous n’êtes pas originaire du lieu, vos propos sont déformés, interprétés par rapport au contexte de l’actualité médiatique. Georges, l’un de mes pensionnaires, revenant du bourg à pied, passa le porche en toute hâte. Venant à ma rencontre, le regard anxieux, le geste agité, le souffle court.

« - Que les gens sont drôles, je viens de me faire insulter par un individu au bar, quand je lui ai dit au cours de la conversation, que j’habitai ici. » S’interrompant quelques instants pour reprendre son souffle, il baissa les yeux et fixant le sol, me questionna.

« - nous sommes une secte ici ? »

Suite au prochain épisode

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